Quand le digital permet le retour aux fondamentaux agricoles

En offrant plus d’anticipation et d’autonomie, les technologies digitales donnent l’opportunité aux exploitants de se recentrer sur leur « cœur de métier » en remettant l'agronomie - sol, climat, plantes – au cœur des pratiques agricoles.
La révolution numérique est aussi une révolution agricole. Hyperconnectée, la profession a su très tôt tirer parti des outils numériques pour booster ses performances, mais aussi pour revisiter ses pratiques. De cette association entre digital et agriculture est ainsi née une nouvelle approche du métier : l’agriculture de précision.
Back to basics !
Avant, pour piloter son activité, un agriculteur ne disposait que d’une dizaine de données, souvent issues d’analyses nationales, peu adaptées à ses spécificités. Aujourd’hui, grâce au digital, il peut piloter son activité de manière très fine, en utilisant ses propres données et retours d’expériences. Tout commence par la captation des données : les paramètres clés de la production sont mesurés grâce à des capteurs fixés sur ses machines, des drones, des satellites ou des objets connectés. Climat, sol, plantes : l’agriculteur dispose alors de milliers de données stratégiques. Avec autant d'informations, utilisées par différents outils d’analyse et de prédictions, l’agriculteur analyse mieux les liens entre ses actions et les résultats obtenus, prend du recul et fait de meilleurs choix en matière de fertilisation, choix des semences ou encore de protection phytosanitaire.
Rien ne remplace le lien à la terre
La révolution est de taille. Jamais, jusqu’à aujourd’hui, les exploitants n’avaient bénéficié d’analyses aussi fines de leurs cultures, parcelles et de leur exploitation toute entière. Des données techniques jusqu’à présent ignorées ou inexploitables peuvent désormais être intégrées dans les modèles prédictifs pour limiter la pollution de l’eau ou mieux comprendre et contrôler les populations de ravageurs… Grâce à ce changement d’échelle, le monde agricole engrange de nouvelles connaissances agronomiques. Néanmoins, la donnée n’a de valeur que si elle s’associe avec la connaissance intime de l’exploitation.

Révolution en cours !
Alors, doit-on en conclure que l’agriculture a d’ores et déjà réussi sa transformation digitale ? Pas tout à fait, car il reste encore de nombreux défis techniques, humains et économique à relever ! En effet, la technologie peut être perçue comme complexe, sa maîtrise demandant du temps et la formation d'un nombre suffisant d'utilisateurs. Très avancée en Europe centrale et orientale, la digitalisation agricole doit encore progresser en France. Une autre difficulté tient à la compatibilité entre les matériels et à la lourdeur des transferts de données. Quant à l'analyse des données, elle peut requérir des niveaux de compétence différents : l'agriculteur lui-même ou un analyste externe, à condition qu'il ait une compétence métier. Enfin, sur le plan économique, la rentabilité des investissements pose encore question au niveau de l’agriculteur, même si le co-farming apparaît comme un moyen de mieux mutualiser les coûts et de créer de la valeur.
Collecte des données : exemplarité face au RGPD
Autre point sensible à gérer : la question de la confidentialité des données collectées. Depuis l’entrée en application du RGPD (Règlement Général à la Protection des Données), les acteurs de l'agriculture digitale doivent en effet informer les personnes concernées sur la finalité de cette collecte et recueillir leur consentement explicite sur la finalité poursuivie. Il faut donc se poser systématiquement la question : les données collectées ont-elles un réel potentiel de valorisation ? Cette valeur dépendant non seulement de leur nature mais aussi de leur niveau d'agrégation (par région, par pays, par filière…), déterminant pour leur potentiel d'usage…
Engagement sociétal Bayer
Amélioration des rendements, de la rentabilité et de la durabilité des pratiques agricoles : la plateforme numérique Climate FieldView™ de Climate Corporation aide les agriculteurs à entrer dans une dynamique de progrès inédite. (Pour en savoir plus, consultez le rapport d’Engagement sociétal de Bayer France, pages 58-59).