Innocuité du glyphosate et santé humaine

Les herbicides à base de glyphosate figurent parmi les produits de protection des plantes les plus couramment utilisés par l’agriculture moderne. Il est donc compréhensible que les consommateurs s’interrogent sur leur innocuité et sur l’impact qu’ils peuvent avoir sur notre alimentation et sur notre santé.
Tous les produits de protection des plantes, dont le glyphosate, sont soumis à des études rigoureuses et à une évaluation stricte de la part des autorités réglementaires. En raison de son efficacité et de sa flexibilité, le glyphosate est l’un des herbicides les plus étudiés au monde.
Il existe un corpus scientifique exhaustif sur le glyphosate et sur les herbicides à base de glyphosate de Bayer. Comprenant plus de 800 études rigoureuses soumises aux autorités réglementaires européennes ainsi qu’à l’examen de l’Agence américaine pour la protection de l’environnement (EPA) et d’autres pays dans le cadre du processus d’homologation, il confirme l’utilisation sûre de ces produits et le caractère non cancérogène du glyphosate dans le respect des conditions d’utilisation fixées dans les autorisations de mise sur le marché.
Les sections ci-dessous présentent de plus amples informations sur le profil d'innocuité du glyphosate :
Recherche sur la santé humaine
Recherche sur l’innocuité des résidus d’herbicides
Impact sur la santé des agriculteurs

Recherche sur la santé humaine
Il existe un corpus scientifique exhaustif sur le glyphosate et sur les herbicides à base de glyphosate de Bayer. Comprenant plus de 800 études rigoureuses soumises aux autorités réglementaires européennes ainsi qu’à l’examen de l’EPA et d’autres régions du monde dans le cadre du processus d’homologation, il confirme l’utilisation sûre des herbicides à base de glyphosate et le caractère non cancérogène de celui-ci. Plus de 160 pays autorisent l’utilisation de produits à base de glyphosate dans le respect des conditions d’utilisation fixées dans les autorisations de mise sur le marché.

Paroles d’experts
De même, selon les données, le glyphosate n’expose pas les consommateurs à un risque de cancer par le biais de l’alimentation. En mai 2016, la Réunion conjointe FAO/OMS sur les résidus de pesticides (JMPR)5 a conclu que « le glyphosate ne présente probablement pas de risque cancérogène pour les êtres humains du fait de l’exposition par le biais de l’alimentation ».
L’étude épidémiologique la plus importante et la plus récente – l’étude indépendante 2018 sur la santé agricole (Agricultural Health Study) soutenue par le National Cancer Institute qui a suivi plus de 50 000 utilisateurs agréés de pesticides pendant plus de 20 ans et qui a été publiée après la monographie du CIRC – n’a découvert aucune association entre les herbicides à base de glyphosate et le cancer.6
Classification du glyphosate par le CIRC
Un organisme non réglementaire, à savoir le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) qui est une agence de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), a présenté une classification du glyphosate qui n’est pas en accord avec l’opinion des experts et des autorités réglementaires du monde entier. En mars 2015, le CIRC a classé le glyphosate en « Catégorie 2A : probablement cancérogène » malgré les nombreuses études attestant le contraire. Le CIRC est l’un des quatre programmes de l’OMS chargés de l’analyse du glyphosate et le seul à être parvenu à cette conclusion.
Le CIRC n’est pas une autorité réglementaire et n’a pas pour mission de mener des études indépendantes. Le CIRC a pour exemple aussi conclu que la bière, la viande, les téléphones mobiles et les boissons chaudes provoquent le cancer ou sont susceptibles de le provoquer.
L’opinion du CIRC n’est pas en accord avec le consensus des autorités réglementaires et d’autres experts du monde entier, qui ont analysé toutes les études revues par le CIRC – et bien d’autres – et qui ont conclu à l’absence de risque cancérogène du glyphosate. Depuis la classification du glyphosate par le CIRC en mars 2015, les autorités réglementaires des États-Unis, de l’Union européenne, du Canada, de la Corée, du Japon, de la Nouvelle-Zélande et de l’Australie ont réaffirmé publiquement l’utilisation sûre des herbicides à base de glyphosate et le caractère non cancérogène de celui-ci lorsqu'il est utilisé dans le respect des conditions d’utilisation fixées dans les autorisations de mise sur le marché.

Recherche sur l’innocuité des résidus d’herbicides
Des évaluations scientifiques sont menées avant l’homologation pour utilisation des produits de protection des plantes comme le glyphosate, afin de déterminer le risque potentiel de résidus. Si ce risque est trop élevé, le produit n’est jamais commercialisé.
Pour les produits répondant aux critères de l’évaluation scientifique, les études sont ensuite soumises aux autorités réglementaires publiques pour analyse. Celles-ci établissent leurs propres seuils de concentration de résidus et surveillent les récoltes de manière continuelle pour s’assurer de leur respect.

Comprendre les résidus
Il est logique que les cultures contiennent des traces des éléments utilisés ou présents dans leur environnement de croissance. Grâce aux incroyables avancées de la technologie, les spécialistes sont désormais capables de détecter certaines substances dans des quantités aussi infimes qu’un milliardième de gramme. Pour donner une idée, un milliardième de gramme correspond à une goutte d’eau dans un bassin olympique. Grâce à ces avancées, les scientifiques ont une grande confiance dans leur capacité à garantir la sécurité des denrées alimentaires.
En ce qui concerne les résidus de pesticides, les autorités réglementaires appliquent des règles très strictes. En fait, l’EPA et l’EFSA définissent des limites journalières d’exposition qui sont au minimum 100 fois inférieures aux concentrations jugées sans effets négatifs au regard des études d’innocuité.7,8
Les concentrations parfois retrouvées dans les aliments sont incroyablement infimes et en aucun cas proches de concentrations inquiétantes. En octobre 2019, l'ANSES a publié la synthèse de la phytopharmacovigilance relative au glyphosate, et conclut : « Le glyphosate a été quantifié dans l’étude ELFE dans 0,3% des échantillons, mais d’autres données issues d’études publiées dans la littérature scientifique, ainsi que de prélèvements réalisés par des associations, rapportent des niveaux de concentration urinaire de glyphosate du même ordre de grandeur, autour de 1 µg/L. Ces quantités de glyphosate de l’ordre de 1 µg/L dans les urines, correspondent à une exposition par voir orale inférieure à 1% de la dose journalière admissible. ». De plus, 2 octobre 2018, la Food and Drug Administration (FDA) a publié les conclusions de son programme de test annuel sur les résidus, déclarant que les « concentrations de résidus de pesticides dans l’approvisionnement alimentaire américain sont bien inférieures aux valeurs des normes de sécurité établies ». La FDA a clairement indiqué que les concentrations de glyphosate « étaient inférieures aux seuils de tolérance définis par l’Agence américaine pour la protection de l’environnement (EPA) ».

Mieux comprendre : dose journalière acceptable et limites maximale de résidus
La dose journalière acceptable (DJA) et la limite maximale de résidus (LMR) sont des valeurs seuils établies par les autorités publiques. Elles permettent d’évaluer les risques potentiels liés à la consommation d’aliments contenant des résidus de certaines substances.
- La dose journalière acceptable (DJA) représente la quantité de résidus considérée sans risque significatif pour la santé d’une personne dans l’hypothèse d’une ingestion quotidienne tout au long de la vie.
- La limite maximale de résidus (LMR) correspond à la concentration maximale de résidus de pesticides autorisée dans les aliments ou dans le fourrage compte tenu de l’utilisation recommandée. C'est cette valeur qui fait foi, pour autoriser la consommation des aliments, accepter des importations...
Recherche sur la toxicité
Le danger réel posé par une substance potentiellement toxique dépend de la dose ou de la concentration à laquelle cette substance est présente dans notre environnement. Certaines substances chimiques, comme la toxine botulique, sont vénéneuses à faible dose ; d’autres, comme la caféine, sont simplement dangereuses à des doses plus fortes. La présence d’une substance chimique ne suffit pas à la rendre dangereuse. Par exemple, les pépins de pomme, les poires, les pommes de terre et les courgettes contiennent tous des substances chimiques naturelles potentiellement toxiques pour les êtres humains. Cependant, dans chacun de ces cas, elles ne se retrouvent généralement qu’à des concentrations bien inférieures aux niveaux de toxicité dangereux.
Grâce aux technologies sophistiquées disponibles, des concentrations infinitésimales – environ 100 fois inférieures aux seuils de sécurité définis par l’EPA et l’EFSA – de glyphosate ont été détectées dans certaines denrées alimentaires. Au regard de ces concentrations infimes, une personne devrait consommer des quantités phénoménales de ces aliments pour se rapprocher de concentrations potentiellement dangereuses.
Vous avez d’autres questions sur le glyphosate et sur notre alimentation ? Voici d’autres pistes à explorer.
-
Slate discute des seuils auxquels les substances chimiques peuvent devenir dangereuses dans les aliments.
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NBC News se penche sur les évaluations scientifiques des risques et leurs implications pour la santé humaine.
-
Best Food Facts s’intéresse aux utilisations du glyphosate et aux essais de sécurité alimentaire.
-
L’université McGill apporte un éclairage sur la science derrière l’évaluation des niveaux de toxicité des aliments et du vin.

Impact sur la santé des agriculteurs
Il est important pour les agriculteurs qui travaillent régulièrement avec le glyphosate dans leurs champs d’en connaître précisément les effets – le cas échéant – sur leur santé.
Étude de suivi menée pendant 25 ans auprès de 50 000 utilisateurs de pesticides
Pendant plus de 20 ans, l’étude sur la santé agricole (Agricultural Health Study, AHS)9 a suivi de manière continue 50 000 utilisateurs de pesticides aux États-Unis. Cette étude sur le glyphosate a été menée par des chercheurs indépendants du monde universitaire et/ou du gouvernement américain et a été financée publiquement par des instances publiques américaines, notamment le National Cancer Institute, le National Institute of Environmental Health Sciences et le National Institute for Occupational Safety and Health.
Cette étude spécifique a été demandée par le gouvernement américain afin de déterminer l’impact des pratiques agricoles, du style de vie et des facteurs génétiques sur la santé des agriculteurs et de leurs familles. Au cours de cette étude de long terme, les chercheurs n’ont découvert aucune association entre l’utilisation du glyphosate et le cancer.2
Quelques faits supplémentaires à propos des études sur le glyphosate :
- Le glyphosate et les herbicides à base de glyphosate qui sont commercialisés dans les différentes régions du monde depuis plus de 40 ans figurent parmi les produits de leur catégorie les plus rigoureusement étudiés.
- En plus du processus d’homologation rigoureux qu’il subit aux États-Unis et en Europe, le glyphosate est homologué pour utilisation dans plus de 160 pays.
Autres ressources :

EN SAVOIR PLUS SUR NOTRE INITIATIVE DE TRANSPARENCE
1 https://www.epa.gov/pesticides/epa-releases-draft-risk-assessments-glyphosate
2 https://academic.oup.com/jnci/article/110/5/509/4590280
3 https://www.efsa.europa.eu/sites/default/files/170523-efsa-statement-glyphosate.pdf
4 https://www.canada.ca/fr/sante-canada/nouvelles/2019/01/declaration-de-sante-canada-concernant-le-glyphosate.html
5 https://www.who.int/foodsafety/jmprsummary2016.pdf?ua=1
6 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29136183
7 https://www.epa.gov/iris/reference-dose-rfd-description-and-use-health-risk-assessments
8 http://ec.europa.eu/food/plant/pesticides/eu-pesticides-database/public/?event=activesubstance.detail&language=EN&selectedID=1438
9 https://aghealth.nih.gov/